Sunday, October 31, 2010

La philo d'une PME qui s'amuse

C'est un dimanche d'octobre gris et pluvieux. La parfaite combinaison pour une journée relaxe avec comme bonne compagnie un café au lait et un bon roman.

Mais non. Plutôt, j'ai passé ma matinée au téléphone avec mon patron en brainstorm, en conversation, en rires et en partage. Ce n'était pas juste une placotte entre bons amis ou un appel urgent par rapport à un dossier en cours. Mais comme la majorité de nos fins de semaines, c'était un appel de motivation, de partage d'informations, d'échanges sur les jours à venir, un retour sur les jours passés. Une préparation. J'ai terminé mon appel avec un vent de fraîcheur et un sourire sur la face, comme après bien des conversations de dimanche, prête à attaquer ma semaine.

Mon copain m'a lancé une simple question me voyant énergétique à l'idée du 'travail' : "Comment ça se fait que tu sois excitée comme ça? C'est la fin de semaine, décroche!"

Et ça m'a frappé.

Retourne en arrière de quelques années. J'étais à l'emploi d'une entreprise comme les autres, avec des employés frustrés, de la pression montante, des deadlines, des batailles de coqs. En route pour le job, les palpitations et les serrements de poitrine me frappaient déjà à 8h35. J'étais dans l'industrie qui me passionnait, mais pourquoi j'éprouvais tant d'anxiété? Pourquoi j'étais si détachée de mon emploi? Je ne sentais pas d'appartenance, mais plutôt avait l'impression d'être un chimpanzé à l'ordi. "Just do it" était mon mantra afin de survivre jusqu'à 17h30. Je plaignais mon overtime comme les autres et bitchais si je devais travailler de la maison à quiconque m'écoutais.

Aujourd'hui, je réalise combien je suis chanceuse d'être où je suis parce que l'entreprise pour laquelle je bosse ne m'offre pas juste un job ou un salaire en échange de compléter les tâches qu'elle a besoin. Mon patron crois et vit plutôt les prochains points que je crois fortement qu'une entreprise et ses gestionnaires se doivent d'utiliser et RESPIRER pour connaître du succès.
  1. Mon entreprise est un terrain de jeux où mes employés et collègues peuvent s'amuser à faire ce qu'ils aiment et le mettre à profit de ma marque.
  2. J'encourage la priorité de la vie privée pour chacun de mes employés. En échange je ne demande que le travail soit honoré en qualité et temps. 
  3. Je priorise et facilite l'accès à l'apprentissage de chacun de mes employés même si dans un sujet autre que ses fonctions.
  4. Je suis ouvert à l'adaptation et l'utilisation des nouveaux outils et suis une antenne pour les avancements de mon entreprise.
  5. Je reconnais l'importance du sentiment d'appartenance à une équipe ou famille. Je valorise la promotion des communications entre équipes et hierarchies à l'extérieur des cadres de travail sans l'imposer. 
  6. Je partage mon attention et mon écoute aux besoins de chaque individuel et passe à une action immédiate et songée, portée sur le succès de tous.
  7. Je participe activement aux différents départements sans imposer ma façon de faire; je vois à ce que chaque département profite de mon écoute et de mes actions. 
  8. Je crois en mes employés et à leurs idées, même si nouvelles, lorsqu'elles ont pour objectif l'amélioration de ma marque et de mon entreprise. Je m'assure de faire un suivi régulier et de les supporter dans leurs actions. 
  9. J'investis dans les intérêts de mes employés. En échange, ils seront plus portés à être des ambassadeurs fiers de ma marque dans leur quotidien.
  10. Je reconnais les succès et les valeurs des mes employés et collègues et vise à les faire rayonner.
Mon patron vit de ses 'commandements'. Il comprend que le succès que vit son entreprise en découle directement. Lors d'un souper à deux un soir, dans mon salon, qui devait servir à régler un dossier, on a partagé nos désirs personnels et professionels quant à notre succès dans la vie. Ce que ça voulait dire pour chacun. On a discuté de nos connaissances, nos cheminements et ce qu'on voulait accomplir dans nos vies personnelles et communes. À ce stage, j'occupais un poste important qui me plaisais, mais qui n'était pas exactement ce que je voulais faire. De façon naturelle, je lui ai raconté mes espoirs et il m'a demandé, ouvertement et franchement, ce que je ferais si j'étais en fonction de 'jouer' avec sa marque. J'ai pu lui partager mes idées, lui montrer des examples, de rêver.

Il m'a dit go. Essaies. Joues. Tiens-moi au courant de ce que tu fais mais plonge!!


Deux mois plus tard, j'avais mon propre département avec des nouvelles tâches et je formais ma remplacante. Quatre mois plus tard j'avais une promotion formelle. Deux mois encore et j'avais une employée.


Mon entreprise a évoluée drastiquement depuis mon arrivée il y a un an. Nous avons doublé la masse salariale, les ventes ont augmentés, la côte d'appréciation non seulement de la marque mais des employés envers l'entreprise a aussi augmenté. Mon équipe est formidable et tout le monde a profité de cette relation avec notre patron. Nous avons donc tous évolué ensemble et sommes tous fiers de ce que nous accomplissons à tous les jours. Nos clients nous retournent l'appréciation et des gens qui ne savaient même pas qu'on existait il y a 1 ans chantent nos louanges.


C'est très flatteur. Et très motivant. Et ça fait en sorte que quand mon téléphone sonne un dimanche après-midi et que je vois le nom de mon boss, je réponds avec un sourire.


Bien sûr, qui ne s'amuserait pas à bosser pour une entreprise qui crée des partys! Mais bon. Je crois sincèrement que toute entreprise, petite ou grande, qui vit de ces commandements vivra une belle aventure avec son propre succès.